Angelina regle ses comptes

À Genoa city Fen était inquiet. Le coup de téléphone de son cousin et plus tard sa cousine l’intriguait. Michael s’en rendit compte.
-         Tu penses encore à Lisandro et Shirel ?
-         Oui. Je connais bien les enfants de Kevin et Angelina. Bien avant que vous ne fassiez la paix Oncle Kevin et toi, nous avions tissé des liens d’amitié qui se sont renforcés au retour de Shirel après son enlèvement. Ce sont des enfants très jovial. Même la paralysie de leur père n’a pas entaché leur joie de vivre. Souvent ils m’envoient des mails. Ils me parlent de l’école, leurs copains, leurs devoirs en me demandant de l’aide parfois mais jamais auparavant ils n’ont évoqué un tel sujet. Je me souviens quand j’avais l’âge de Shirel et Alana, on nous demandait parfois de disserter sur une problématique mais le plus surprenant est de voir un frère et une sœur qui n’ont pas le même âge me parler d’un sujet comme celui du divorce au même moment.
-         Tu ne crois donc pas qu’il puisse réellement s’agir d’un devoir scolaire ?
-         Non, Christine. J’ai de sérieux doutes à ce sujet.
-         Fen, tu ne crois pas que…
-         Je ne sais pas, Christine.
-         Croire quoi ? De quoi parlez-vous tous les deux ?
-         Est-ce Angelina et Kevin ont des problèmes de couple ?
-         Pas à ma connaissance. Quand nous avons vu Angelina à Chicago elle n’a rien dit de particulier. Bien au contraire elle semblait avoir hâte de rentrer chez elle retrouver sa famille.
-         Elle voulait même obtenir des informations sur une adoption.
-         Une adoption ?
-         Ton oncle et ta tante veulent adopter un enfant. Angelina a demandé à ton père des informations juridiques.
-         Tu l’aurais vu plaider la cause de Kevin. Je n’aurais pas pu mieux faire, dit Michael en riant.
-         Dans ce cas pourquoi les enfants sont-ils inquiets ? Est-ce Kevin pourrait avoir une aventure avec une autre femme ?
-         J’en doutes fort. Et d’un parce que ton oncle est sur un fauteuil roulant et de deux parce que il aime Angelina plus que tout au monde. Il s’est battu pour être avec elle.
-         Je m’en souviens. J’étais jeune alors mais je me souviens très bien de l’ambiance malsaine qui régnait alors à Genoa City. Toi et toute la ville étiez contre ce mariage.
-         C’est exact. À mon grand regret d’ailleurs.
-         Nous revoilà à la case départ : qu’est ce qui pourrait autant angoisser les enfants ?
 
 
Soupçonnant quelque chose Kevin monta dans la chambre de ses filles et regarda tout autour de lui. Tout semblait normal. Il allait redescendre quand soudain quelque chose attira son attention. L’ordinateur d’Alana était resté allumé sur l’actualité des stars parlant d’une relation amoureuse entre Kyle Taylor et Angelina.
-         Ne regarde pas ça, Papa ! S’il te plait, ne regarde pas !
En entendant la voix de sa fille Kevin se retourna.
-         Alana ? Je te croyais à l’école. Shirel ?
-         Notre maitresse est absente : le bus nous a raccompagné.
-         Papa, il ne faut pas que tu regardes ça. Maman n’avait pas le droit de faire ça : c’est mal !
-         Nous ne voulions pas que tu l’apprennes de cette façon. Alana, Lisandro et moi avons tout fait pour que tu n’en sache rien.
-         Alana, Lisandro et toi. Mon Dieu, alors vous saviez ? Depuis quand êtes-vous au courant ?
-         Tu te souviens du soir où nous devions dormir chez Courtney ?
-         Oui. Vous étiez rentrées plus tôt que prévu… oh mon Dieu, alors vous saviez depuis ce moment-là ?
-         Oui, Papa. Courtney voulait nous montrer quelque chose et nous sommes tombées dessus par hasard.
-         Pourquoi n’avoir rien dit ?
-         Nous voulions te protéger.
-         Me protéger ?
-         Je sais à quel point tu aimes Maman. Nous ne voulions pas que tu souffres. J’espérais qu’elle revienne à la raison comme moi lorsque je disais qu’Eliot était mon père.
-         Mais elle n’est jamais revenue et elle ne reviendra jamais plus.
-         Alana, ne dit pas ça. Maman va revenir. Dès que la représentation sera finie elle reviendra à la maison et notre vie redeviendra comme avant.
Malgré qu’il se soit voulu rassurant envers ses enfants Kevin avait le cœur brisé. Il aimait Angelina plus qu’il n’avait jamais aimé aucune femme alors imaginer qu’elle ait pu le tromper… Non, c’était impossible. Il connaissait Angelina, elle ne pouvait lui avoir été infidèle. Elle l’aimait. Elle l’aimait tant qu’elle lui avait immédiatement pardonné sa stupidité en acceptant sa demande en mariage et même si les choses n’étaient plus comme autrefois depuis son accident, leur amour demeurait bien présent.  Oui mais, mais il y’avait cet homme : ce Kyle Taylor au physique si parfait : ce dieu vivant. Angelina venait de passer plusieurs mois en sa compagnie, il y’avait tous ces articles dans les journaux, sur internet : tout le monde ne parlait que d’une relation entre eux. En cet instant, Kevin ignorait qu’Angelina volait vers lui.
 
 
 
À New-York, Scott était à la fois furieux et désespéré : Angelina, la meilleure Sandy Olsson qu’il ait jamais eu n’était plus là.
-         Je croyais que son vol était ce soir or la réception de l’hôtel vient de me dire qu’elle avait pris tous ses bagages et commander un taxi pour l’aéroport.
Kyle hocha les épaules d’un air d’ignorance.
-         Peut-être a-t-elle trouvé un autre vol ?
-         Elle ne t’a rien dit de particulier ?
-         Elle avait hâte de rentrer chez elle retrouver son mari et ses enfants.
-         Pourquoi n’as-tu pas tenté de la faire changer d’avis ? C’est la meilleur Sandy Olsson que j’ai jamais eu ! Elle et toi formiez un couple du tonnerre !
-         J’ai beaucoup aimé travaillé avec Angelina. En plus d’être bonne chanteuse et bonne comédienne, c’est une chouette fille. Mais elle a été clair depuis le départ : une fois l’étape de Broadway terminée, elle s’en irait retrouver sa famille et tu auras beau lui proposer tous les contrats les plus alléchant du monde, elle n’en a rien à faire parce que tout ce qui compte pour elle c’est son mari et ses enfants.
-         Kyle, est ce tu réalises ce que tu dis ? Un des plus célèbres théâtres parisiens veut nous voir jouer chez eux et en français !   
-         En français ?
-         Les textes seront traduits en français mais les chansons resteront en anglais.
-         Scott, je ne parle pas le français et à ma connaissance aucun d’entre nous ne parle pas cette langue : pas même toi !
-         Ce n’est pas un problème, le théâtre est prêt à nous payer des cours de français mais il faut qu’Angelina soit là sinon c’est foutu. Je vais lui téléphoner !
-         Tu perds ton temps, à l’heure qu’il est Angelina est déjà bien loin. Peut-être même arrivée chez elle.
-         Il s’agit de mon temps et de mon argent : je dois la convaincre de revenir et tu vas m’y aider.
-         Pourquoi moi ?
-         Parce que vous êtes amis, parce que Danny et Sandy c’est vous.
-         Crois-moi j’ai déjà essayé mais rien n’y a fait. Tout ce que j’ai pu dire ou faire pour la convaincre de rester n’a servi à rien.
-         Cette fois ça doit marcher ma carrière tout entière en dépend !
Scott prit son téléphone pour appeler Angelina.
-         Ding, ding, ding.
Dans l’avion Angelina s’était endormie. En entendant sonner son téléphone son cœur se mit à battre à la chamade croyant que c’était Kevin.
-         Allo !
-         Angelina, Scott Kurosawa à l’appareil.
-         Scott, que puis-je pour toi ?
-         Ou es-tu ?
-         Bien que cela ne te regarde absolument pas je vais te le dire : je suis dans l’avion qui me ramène chez moi.
-         Fait immédiatement demi-tour et retrouve moi à New-York.
-         Comment veux-tu que je fasse ? Un détournement de vol peut être ?
-         Ha, Ha, très drôle.
-         Ce n’est pas censé l’être. Qu’est ce tu veux, Scott ?
-         À ta descente d’avion saute dans le premier vol en partance pour New-York
-         Scott, j’ai rempli ma part du marché. J’avais un contrat stipulant un engagement jusqu’à la dernière représentation à Broadway. Celle-ci faite, je suis libre de rentrer chez moi.
-         En effet tu l’es, sauf que les choses sont différentes depuis lors. Angelina, j’ai eu un coup de téléphone d’un théâtre parisien qui veut voir notre troupe jouer chez lui et en français. Il nous paiera une coquette somme d’argent.
-         Tant mieux pour toi.
-         Et pour toi.
-         Pour moi ?
-         C’est toi qui jouera Sandy Olsson.
-         Scott, mon contrat a pris fin.
-         Je t’en ferai un autre.
-         Pas question !
-         Angelina, écoute moi…
-         Non c’est toi qui va m’écouter pour changer : et d’un tu m’as berné en me faisant croire que je jouerai uniquement pour deux semaines et au théâtre de Logan. Or tu as inclus une clause dont je n’étais pas au courant indiquant que si la pièce était un succès la troupe partirai jouer dans pratiquement tous les États Unis d’Amérique. Bien sûr tu as pris toutes les précautions pour que cette clause soit inattaquable et irrévocable. Alors je suis partie six mois loin de chez moi. Voilà six mois que je n’ai pas vu ma famille. Maintenant la représentation est terminée, je peux donc rentrer chez moi retrouver les miens.
-         Mais là il s’agit de tout autre chose. Vous chanteriez en anglais mais vous parleriez en français.
-         Je ne parle pas français.
-         Les textes seront traduits et le théâtre se propose de payer des cours de français à la troupe.
-         Parfait : je suis certaine que Mélanie sera ravie. Elle fera une parfaite Sandy Olsson.
-         Mais c’est toi que le théâtre veut. Angelina, je t’en prie fait un effort. Cela ne durera pas toute une vie et imagine ce que tu pourras raconter à tes enfants en rentrant à la maison.
-         Scott, j’ai dit non !
-         Angelina, dit-il d’un ton suppliant.
-         Au revoir, Scott !
Angelina raccrocha son téléphone au moment où le pilote de ligne passait une annonce.
-         Mesdames et Messieurs les passagers. C’est votre pilote qui vous parle. En raison d’un problème technique nous allons faire escale à Genoa City. Nous reprendrons le vol aussitôt l’avion réparé. Nous vous prions de nous excuser pour ce désagrément.  
Genoa city ! En entendant le nom de cette ville Angelina eut comme un choc. Jamais depuis leur départ pour Logan elle n’était revenue dans cette ville qui lui fit tant de mal. bien sûr il lui restait quelques bons souvenirs : comment pouvait elle oublier que c’est ici où elle fit la connaissance de Kevin dont elle tomba presque immédiatement amoureuse. C’est ici qu’ils passèrent la première année de leur mariage et où naquirent Shirel et Alana, mais il y’avait aussi un autre côté, un coté plus sombre qu’elle pensait avoir oublié : les gens de cette ville ne l’avaient jamais accepté et mis tout en œuvre pour détruire son mariage pour l’unique raison qu’elle n’était pas de leur monde. Elle était perdue dans ses pensées lorsqu’elle entendit une voix féminine l’appelant.
-         Angelina ? Angelina, c’est bien toi ?
-         C’est bien moi, Abby.
-         Tu es bien la dernière personne au monde que je me serais m’attendue de rencontrer.
-         Si cela peut te rassurer, Abby, moi non plus je ne m’attendais pas à te rencontrer, répondit Angelina sarcastique. D’ailleurs je ne savais même pas que j’allais revenir dans cette ville. Si ça peut te rassurer je ne reste pas. Il est donc inutile d’appeler tes troupes en renfort.
-         Tu m’en veux toujours après ce qui s’est passé, c’est bien naturel mais il faut que tu sache que je ne suis plus la petite peste de l’époque où tu vivais ici avec Kevin : j’ai beaucoup mûri.
-         Tu me pardonneras si j’ai quelque mal à te croire.
-         Abby, je n’ai pas trouvé… Angelina ?
-         Victoria.
-         Si je m’attendais à te voir.
-         Je ne fais que passer, rassure-toi, je n’ai pas l’intention de rester dans votre précieuse petite ville.
-         Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
-         Comprends-nous, Angelina, cela fait si longtemps.
-         Pas assez à mon gout. Mais soyez sans crainte, je ne reste pas. En réalité je ne savais même pas que je remettrais un jour les pieds dans cette ville.
-         Tu veux dire que ta présence ici n’est pas volontaire ? dit Abby éberluée.
-         Volontaire ? Tu te fiche de moi ? Pourquoi aurais-je voulu revenir dans un endroit où l’on ne veut pas de moi ! L’avion qui me ramenait chez moi a eu un problème technique et a dû se poser à Genoa.
-         Cela fait si longtemps, tant de choses se sont passées depuis. Kevin et toi êtes mariés et ta carrière bat son plein. Vous êtes toujours mariés au moins ?
-         Je vais très certainement te décevoir, Victoria, mais aucune de vos tentatives pour me séparer de l’homme que j’aime n’ont fonctionnées. Kevin et moi sommes mariés et aussi amoureux qu’au premier jour.
-         Mets-toi un petit peu à ma place : j’étais mariée à Billy Abbott, nous avions un enfant. Johnny n’était pas mon fils biologique mais celui de Billy. J’avais déjà perdu Lucy, je ne voulais pas le perdre lui aussi. Chloe est l’ex-femme de Billy et au fil du temps nous étions devenues amies. Kevin et elle avaient étaient mariés et vécue une belle histoire d’amour. Quand ils ont divorcé étrangement j’ai eu peur pour mon couple. Je craignais que Chloe ne cherche à reprendre Billy. Mais elle est partie pour New-York et Kevin a poursuivi sa vie loin d’elle. Entre temps Md Chancellor est décédée et cela a bouleversé la vie de bon nombre d’habitants de Genoa City.
-         Je suis au courant de tout ça, Kevin m’en avait parlé mais en quoi cela me concernait ? Toi, Gloria, Abby, Eden : vous êtes liguées contre moi dès mon retour à Genoa city. Dès le jour où Kevin avait annoncé nos fiançailles, vous n’avez cessé de manœuvrer pour nous séparer. J’ai failli mourir, Kevin aussi lorsque vos coups bas nous avaient séparés. Malgré tout notre amour a fini par triompher et nous nous sommes mariés. Je suis tombée enceinte. Je vivais une grossesse à risque mais malgré tout vous continuez toujours vos manigances. Jusqu’au jour où mes filles et moi avions failli mourir dans l’incendie de notre maison. Incendie volontaire provoqué par ton amie Chloe.
-         Je n’étais pas au courant de ses intentions. Si je l’avais su je l’en aurais empêché. Je ne suis pas une criminelle.
-         Dans ce cas pourquoi ne l’avoir pas dénoncé aux autorités lorsqu’elle t’a avoué être l’incendiaire ? 
-         Je ne pouvais pas. Le mal était fait mais toi et tes filles alliez bien.
-         Oui grâce à Kevin qui n’a pas hésité à risquer sa vie pour sauver la nôtre.
-         Oui et Chloe allait passer bon nombre d’année derrière les barreaux et ne pas voir grandir sa fille en dehors des visites au parloir.
-         C’était justifié tu ne trouves pas ? Elle a voulu m’assassiner ! Moi et mes enfants ! Les enfants de Kevin.
-         A l’époque je ne voyais pas les choses de cette façon. Maintenant les choses ont changé. Billy et moi sommes divorcés, il a refait sa vie avec Mack. Nous nous partageons la garde de Johnny et j’ai refait ma vie avec JT. Quant à Chloe, elle n’est pas prête de sortir de prison.
-         Pour moi aussi beaucoup de choses ont changé : j’étais une stupide gamine riche et gâtée qui s’ennuyait dans sa vie. Mais j’ai muri.  Désormais je travaille dans la société de ma famille : Jabot Cosmetic. Je suis sortie avec plusieurs garçons mais rien de très sérieux. J’espère un jour trouver à mon tour « mon Kevin. »
-         J’ignore pourquoi vous me raconter tout ça toutes les deux parce que je n’en ai rien à faire. Si c’est mon absolution que vous recherchez vous ne l’aurez pas. Je ne suis ni Dieu ni prêtre. Je ne peux pas oublier tout le mal que vous m’avez fait.
-         Les passagers du vol United Airlines à destination de Salt Lake City sont priés de se rendre au terminal 8 pour l’embarquement. Les passagers du vol United Airlines à destination de Salt Lake City…
-         C’est mon vol, dit-elle en se dirigeant vers le terminal.
-         Angelina, encore une fois je suis désolée de tout ce qui s’est passé. Si j’avais le pouvoir de changer les choses crois je les ferai.
-         Adieu, Victoria. Abby.
Angelina se dirigea vers le terminal sans se retourner. Elle avait bel et bien tourné la page. Il était temps pour elle de retourner chez elle retrouver son mari et ses enfants. Son chien, sa maison.  Sa vie.