Melancolie et demande en mariage

Kevin laissa Paul et Alex interroger Cassie. Il n’était pas policier mais hacker, son travail s’arrêtait là pour le moment, bien que son instinct lui dît que c’était loin d’être terminé. Dans l’immédiat sa priorité était à sa femme qui observa les retrouvailles de Cassie avec ses parents. Des larmes lui montèrent aux yeux. Il émit un léger sourire avant de passer son bras autour de son cou et l’attirait vers lui.
- Que dirais tu de rentrer à la maison ? Cassie est entre de bonnes mains et Paul et Alex vont mener l’enquête.
Elle émit un léger sourire en signe d’approbation. Rentrée chez elle, elle monta directement à la chambre de Graham. Celui-ci dormait mais se réveilla en sentant la présence de sa mère.
- Est-ce Tante Cassie va guérir ?
- Oui, mon ange, dit-elle en lui caressant le front.
- Je suis content, dit-il avant de plonger dans le sommeil.
Angelina lui donna un baiser sur son front et rejoignit Kevin qui l’attendait à l’embouchure de la porte. Il lui prit la main et l’entraina dans leur chambre à coucher.
- Que va-t-il se passer s’il elle est accusée de meurtre ?
- Michael et Christine assureront sa défense, mais quelque chose me dit que cette affaire est loin d’être résolue. Pour le moment ce n’est pas Cassie qui me préoccupe mais toi.
- Moi ? dit-elle sincèrement surprise.
- Oui, toi, dit-il avec un léger sourire.
- Dois-je te rappeler que ce n’est pas moi qui risque d’être accusée de meurtre mais Cassie.
- Si c’est le cas, Cassie aura toute l’aide juridique dont elle aura besoin, mais ma préoccupation pour toi n’est en rien juridique. Angelina, je m’inquiète pour toi.
- Pourquoi ?
- J’ai vu ta réaction lorsque Hillary Winters est arrivée.
- Oh ça !
- Oui, ça ! Ma chérie, tu as ressenti comme un frisson et ce n’est pas la première fois que cela se produit.
- Je sais. Je n’y suis pour rien, c’est une réaction incontrôlable. J’ignore pourquoi mais cette femme m’horripile. Je fais de mon mieux pour la supporter parce qu’elle est la femme de Devon et je travaille avec lui, mais… je ne saurais expliquer ce que je ressens à chaque fois que nous rencontrons. Je ne l’aime pas. Elle me donne la chair de poule mais j’ignore pourquoi.
- Ce n’est pas la première fois que tu me dis ça.
- Je sais. Je pensais que cela passerait mais à chaque fois que je la croise cela me fait le même effet.
Elle se tut. Son regard se perdit dans le vide. Kevin l’entoura de ses bras et l’embrassa d’un baiser langoureux.
- À quoi tu penses ?
- A rien. Rien d’important.
- Depuis quand « rien » te met-il dans cet état ? Si tu penses à Cassie, je te l’ai dit : elle n’est encore accusée de rien. Paul va l’interroger et il avisera s’il y’a matière à l’arrêter. Si c’est le cas, je suis certain que Nick et Sharon lui paieront les meilleurs avocats de tout le Wisconsin. Michael et Christine ont d’ores et déjà annoncé leur intention de la défendre. Tu n’as pas à t’en faire pour elle.
Angelina s’écarta des bras de son mari, son regard qui se perdit au loin. Elle serra les dents.
- J’envie Nick et Sharon, dit-elle d’une voix abrupte.
- Quoi ? dit-il surprit.
Elle se retourna et lui fit face. Les larmes avaient coulé sur son visage.
- J’aime Cassie, tu le sais. Avec Colleen et Abby, elle fait partie de mes meilleures amies depuis que je suis revenue vivre à Genoa-City. J’étais très inquiète pour elle quand elle avait disparu, mais maintenant…maintenant c’est différent. Elle est vivante. Même si elle va en prison : elle est vivante. Sharon et Nick pourront toujours voir leur fille et Noah sa sœur, mais Priscillia ne reviendra plus. Notre fille est morte. Morte et je n’ai même pas pu lui dire adieu, dit-elle d’une voix pleine de sanglots.
Kevin la toisa…les larmes aux yeux. Il s’approcha d’elle, la serra dans ses bras et commença à l’embrasser.

Abby Carlton-Newman n’avait jamais été aussi heureuse que depuis ses retrouvailles avec Carmine Basco. Ne voulant pas vivre chez sa sœur, elle loua un luxueux appartement au 64 eme et dernier étage d’une des tours Newman de 3 653 m², 6 pièces et 4 salles de bains. Disposant d'un mur de panoramique, des fenêtres en verre incurvées, offrant une vue imprenable sur le plus beau quartier de Genoa City. Équipé de piscine et patio privé, d’un système d’arrosage tournant, attique, antenne Satellitaire, double fenêtres, ascenseur, cheminée. Système d’alarme, fenêtre sur le toit et rideaux, ainsi que de ventilateurs et air conditionné. Cuisine italienne sur mesure fini avec teinté foncé Noyer. Les comptoirs et dosserets finis avec dalle de pierre de granit. Espace cuisine équipée avec espace de rangement y compris les armoires 3 gigognes garde-manger, un réfrigérateur et congélateurs, un poêle à six brûleurs, double four et lave-vaisselle et réfrigérateur à vin. Une salle de petit déjeuner formel idéalement situé à côté de la cuisine, face à l'Est, offrant de belles vues sur la ville. Occupant l'aile Nord-Est de la résidence et offrant une vue imprenable sur Genoa City. Ce nid de sommeil, fini avec marbre dalles de pierre sur les comptoirs, les murs et les planchers chauffants. Baignoire profonde, sauna, double vasque, armoire à linge et toilettes. Trois placards walk-in / vestiaires et deux autres pour le rangement. L’appartement a planchers de chêne blanc, tout au long de pré câblés conduits basse tension, qui permettent d'installer des nuances motorisés, système de contrôle Crescent. Oui vraiment, Abby n’avait jamais été aussi heureuse.

De la mort de Victor, son père biologique, elle ne savait quoi en penser. Elle connaissait les soupçons qui planaient sur Cassie mais elle conservait des sérieux doutes à ce sujet. Elles n’étaient certes pas proches, non à cause de Victor. La dessus Cassie la comprenait bien mieux que Victoria : à savoir que pour elle son véritable père demeura à jamais Brad Carlton, mais à cause de Kevin : homme dont elles tombèrent toutes deux amoureuses. Abby plus encore que Cassie mais finalement l’une et l’autre durent se rendre compte que cela ne pouvait en aucun cas fonctionner. Depuis lors Kevin avait retrouvé Angelina et en était tombé amoureux et elle avait retrouvé Carmine avec qu’elle était bien décidée à faire sa vie.

Ce jour-là, Abby n’avait pas travaillé. Elle fit appel à la réception de la résidence afin de se faire livrer tout un repas aux chandelles. Ce ne fut pas l’unique chose que fit Abby ce jour-là. Elle téléphona également chez Femnore et parvenir toute une série de robe du soir que Lauren venait à peine de recevoir. Elle laissa tomber son dévolu sur une robe de soirée en tulle aérien noir à sequins, ornée de fleurs colorées en trois dimensions et doublée d'un short promettant l'opacité nécessaire, rehaussée d’une paire d’escarpins inspirée de la haute couture des années 80, présentant un saisissant devant façon cage qui encadrera élégamment son pied tout en le maintenant. En cuir verni noir et repose sur un talon aiguille de 100 mm Son bout étant ouvert. Contente de son effet, Abby attendit impatiemment Carmine. Celui-ci ayant été de service toute la journée ne devait plus tarder à rentrer. Quelle ne fut sa surprise en voyant ainsi sa compagne. Bien sur ce n’était pas la première fois que cela se produisait, Abby étant une femme avec qui il fallait s’attendre à des surprises, mais celle-ci surpassait vraiment toutes celles qu’il avait eu jusqu’à là.
- J’ai failli tomber à la renverse en te voyant. Tu pourrais penser un peu à mon pauvre cœur, dit-il en mettant une main sur le cœur faignant une crise cardiaque.
Abby rit et s’avança vers lui de façon très sensuelle.
- Je te plais, vraiment ?
- Plus que ça. Tu es à tomber par terre. Et puis ce parfum…oh mama Mia !
- C’est le tout nouveau parfum de Jabot. Il n’est pas encore commercialisé. Nous cherchions son nom mais je viens de le trouver.
- Abby Carlton-Newman ?
- Non. Mama Mia, dit-elle avec un sourire enjôleur et des yeux jouant l’érotisme à souhait.
- Mama-Mia, c’est exactement l’effet que tu me fais en ce moment.
Blottit dans ses bras, Abby sentit le sexe de Carmine se durcir. Elle sourit et l’embrassa.
- Désolé, mais tu vas devoir attendre. Je nous ai préparé un festin de roi.
- Tu ? dit-il sarcastique.
Carmine connaissait suffisamment bien sa compagne pour savoir qu’elle n’était pas du genre à faire la cuisine. Abby avait une cuisine flambant neuve avec tout l’équipement ultra moderne d’une cuisine du 21 eme siècle, mais elle ne savait pas faire cuire un œuf. Cela faisait partie de son charme et il l’acceptait.
- C’est tout de même moi qui aie donné les instructions de ce que je voulais ou ne voulais pas. Et j’ai payé une coquette somme d’argent, faignant l’air en colère.
- Oh c’est vrai. Je n’avais pas pensé. Vu comme ça, tu n’as pas tort : c’est toi qui as tout préparé, ma chérie, dit-il toujours sur un ton sarcastique.
- Enfin tu l’admets.
- Majesté, je vous présente mes toutes mes plus humbles excuses, dit-il en faisant une révérence. Je suis votre esclave, faite de moi ce que vous voulez.
- Dans ce cas commençons par profiter de ce bon repas qui nous attend.
- Madame, vos désirs sont des ordres !
Pour l’occasion Abby n’avait pas simplement fait livrer un repas de roi mais avait également loué les services de serveurs.
- Ta sœur est venue manger au club aujourd’hui.
- Elle déjeunait avec Alex ou Angelina à moins que ce ne soit Kevin ?
- Pas Colleen : Victoria !
- Ah !
- Elle ne déjeunait pas toute seule : une personne l’accompagnait.
- JT ?
- Une femme.
- Sans doute une cliente de Newman Entreprise ou une femme d’affaire, dit-elle avec un hochement d’épaule.
- Ni l’un ni l’autre. La personne qui l’accompagnait n’est autre qu’Hillary Winters.
- Oh ! Je vois ! Hillary et elle sont très amies. Hillary occupe un poste à haute responsabilité chez Newman Entreprise.
- Chez Newman ? dit il surprit. Intéressant. J’aurais pourtant cru qu’elle travaillerait pour les Industries Chancellor. Devon est bien l’héritier de Katherine Chancellor, des Industries Chancellor. Le fait que sa femme travaille pour la concurrence ne la met pas en porta faux ?
- Devon est l’un des héritiers de Katherine. Elle a aussi légué une part de sa fortune à sa petite fille Mackenzie Browning qui est aujourd’hui la femme de Billy.
- Billy ? Ton cousin ? Ce même Billy ? dit-il sincèrement surpris.
- Oncle, dit-elle en riant. Mais oui, ce même Billy. Depuis quand t’intéresse-tu aux liens qu’entretiennent entre eux la haute société de Genoa City ?
- Je réfléchissais, c’est tout.
- À quoi ?
- A rien, dit-il en retrouvant son sourire.
Une musique de fond retentit. Carmine se leva, s’avança vers Abby et lui tendit une main.
- Madame, m’accorderiez-vous cette danse ?
- Avec plaisir ! dit-elle en se levant.

Lovée dans les bras de Kevin, Angelina dit :
- Elle aurait eu neuf mois aujourd’hui. Parfois il m’arrive de me réveiller dans la nuit croyant l’entendre.
Kevin la serra contre lui et l’embrassa sur son temple.
- Je regrette tellement de n’avoir pas été là.
- Tu n’aurais rien pu faire. De plus c’est moi qui avais insisté pour que tu partes. On avait besoin de toi là-bas.
- Toi aussi tu avais besoin de moi. Angelina, le jour de notre mariage, je me suis promis de toujours te protéger de toujours te faire passer en priorité… et j’ai failli. Oui, j’ai failli à la promesse que je m’étais faites.
- Chéri, non ! Tu n’as aucun reproche à te faire. J’allais très bien et notre fille aussi. L’accouchement n’était prévu que le mois suivant. Personne n’aurait pu prévoir ce qui allait se passer. Pas même moi.
Kevin se redressa en prenant appui sur son coude et toisa Angelina.
- Angelina mon amour, j’aimerais savoir une chose et je veux que tu me répondes franchement.
- D’accord.
- Ce jour-là, le jour où Paul m’a confié cette mission dans le Vermont. Je ne voulais pas y aller, tu te souviens ? Je voulais rester à la maison avec toi et Graham, mais tu m’as poussé à y aller en me disant que tout allait bien. M’as-tu menti ce jour-là ? Quelle que soit ta réponse, sache que cela ne changera rien en mes sentiments pour toi. Je t’aime. Je t’aime et je ne pourrai pas vivre sans toi à mes côtés.
- Je ne t’ai pas menti. Je ne t’aurais jamais menti concernant la santé de notre enfant. Tout allait bien, je t’assure. Le bébé grandissait normalement. Il n’y avait aucune raison de s’inquiéter.
- Alors que s’est-il passé ? Il y a bien quelque chose qui ait pu provoquer ta fausse-couche ? Te serais tu penchée pour prendre Graham dans tes bras, lui chercher un de ses jouets ou à Vig peut-être ?
Angelina secoua de la tête en signe de négation.
- Non. Non. Non ! Je n’ai rien fait qui aurait pu mettre en péril la vie de notre fille. Tu sais combien je tenais à agrandir notre famille.
- Alors que s’est-il passé ? Angelina, j’ai le droit de savoir ce qui a provoqué la mort de notre petite fille, dit-il les larmes aux yeux.
- J’n’en sais rien, dit-elle les larmes aux yeux elle aussi.
- Tu ne sais pas ? dit-il d’une voix pleine de sanglots.
- Non ! dit-elle sur la même intonation.
- Mon amour, parle-moi de ce jour-là.
- Je ne peux pas, dit-elle en secouant de la tête, les larmes coulant sur son visage.
- Je t’en prie, chérie, fait un effort. Depuis ce jour, j’essaie de comprendre ce qui s’est passé mais je n’obtins pas de réponse. Tu t’es murée dans le silence et je n’ai pas voulu te bousculer, mais j’ai le droit de savoir. Priscillia était ma fille à moi aussi.
- Parce que tu crois que je te cache quelque chose ? Kevin, je voulais ce bébé au moins autant que toi. Tu sais combien je t’aime. Combien je t’ai toujours aimé ! J’aurais fait n’importe quoi pour toi, d’ailleurs j’ai le fait en te kidnappant, te faisant traverser tout le pays le jour où tu devais épouser une autre femme croyant réussir à me faire aimer de toi. Puis je t’ai finalement rendu ta liberté parce que c’est ce que tu voulais et parce que je t’aimais trop pour te retenir prisonnier d’un mariage dont tu ne voulais pas.
Angelina marqua une pause. Elle déglutit.
- Quand tu es venu me voir à Los Angeles après la mort de Papa. Je ne m’attendais pas à te voir et encore moins à ce tu tombes amoureux de moi. J’avais perdu tout espoir. Alors comment peux-tu croire que je puisse te cacher quelque chose concernant la mort de notre fille ? Kevin, j’ignore ce qui s’est passé. Tout ce dont je me souviens de ce jour est ce coup de téléphone de Colleen pour m’inviter à les rejoindre elle, Cassie et Abby au club. La baby sitter était malade et je n’avais personne pour garder Graham mais Ashley s’était proposée. Elle était de congé et devait garder Becky. Je n’avais alors plus de raison de refuser. Tout allait bien sauf pour Cassie peut être. Elle disait avoir été mise sur pied par la faute d’Hillary. Selon elle, Hillary était parvenue à manipuler Victoria comme quoi elle représentait une menace pour la société. Victor ne sachant que croire lui avait donné un congé sans solde. Nous étions pratiquement parvenus jusqu’au dessert, une serveuse vint nous resservir à boire quand soudain je fus prise de violente contractions et je finis par m’évanouir. À mon réveil tu étais là et je sentis mon ventre vide.
À la fin de son récit, Angelina avait les larmes qui coulaient sur son visage. Kevin la serra contre lui. Tout en la consolant il passa en revu les évènements de cette journée et comment ce médecin qu’il n’avait jamais vu lui avait annoncé la perte de leur enfant.

Après avoir fini de danser, Abby et Carmine regagnèrent leurs places. Du moins Abby. Car au lieu de se rassoir, Carmine s’approcha d’Abby en lui faisant face, mit un genou à terre et posa la question fatidique.
- Abby Carlton, voulez-vous m’épouser ?
- Tu es sérieux ? Tu veux vraiment m’épouser ? dit-elle les yeux brillants de joie.
- Je n’ai jamais été autant sérieux, et j’aimerais bien une réponse rapide car mon genou commence sérieusement à me faire mal.
À l’âge de douze ans, Carmine eut un accident en jouant au foot américain et souffrait depuis de douleur au genou.
Abby se mit à rire.
- Oui ! dit-elle tout sourire. Oui, Carmine chéri, oui je veux devenir ta femme !

Angelina finit par s’endormir. Kevin réfléchissait à toutes les révélations d’Angelina au sujet de sa fausse couche. Propos qui corroboraient ceux de Colleen le premier jour. Mais ce n’était pas la seule chose qui préoccupait Kevin. Tout en relatant cette sombre journée, Angelina avait aussi fait allusion à Cassie et ses déboires au sein de Newman Entreprise. Était-elle la meurtrière de Victor ? Il était de son devoir d’en faire part à Paul mais avait-il le droit de trahir une amie ? Sans compter que sa femme lui avait confié cela en toute innocence. Kevin soupira. Tout ceci lui donna une sacrée migraine et finit lui aussi par s’endormir. Le lendemain matin ils furent réveillés par un coup de téléphone d’Abby les invitant à un diner à l’Athletic Club.
- Qui étais-ce ? demanda Angelina.
- Abby. Elle nous invite à une soirée privée à 20 H 00 précisément au club.
- Sommes-nous obligés d’y aller ? Je n’ai vraiment pas envie de sortir.
- Ma puce, cela pourrait te faire du bien, dit-il en passant ses bras autour de sa taille.
- Je préfèrerais rester chez nous avec Graham mais vas-y et tu m’excuseras auprès d’Abby en disant que je ne me sens pas très bien. Ce qui est vrai d’ailleurs. Je n’ai vraiment pas envie de voir du monde en ce moment.
- Je te propose un marché : nous allons à la soirée d’Abby ce soir et essayons de nous amuser et je prends une semaine de congé pour rester auprès de toi et Graham.
Loin d’avoir l’effet escompté, Angelina fulmina.
- Je n’ai vraiment pas besoin d’un baby sitter, OK ? J’ai conscience de ne pas être au mieux de ma forme ces temps-ci mais ce n’est pas pour autant que j’ai besoin d’une nounou !
Kevin fut stupéfait face à la réaction de sa femme.
- Je n’ai jamais dit que tu avais besoin d’une nounou. Où diable es-tu allée dénicher une telle idée ? J’avais simplement envie de passer un peu de temps seul avec toi et notre fils. Ces derniers temps avec l’enquête concernant la mort de Victor, je vous ai un peu délaissé toi et Graham. Je suis désolé, mon amour.
Il voulut la prendre dans ses bras mais cette dernière le repoussa d’un mouvement brusque. Il recula tout en demeurant interdit.
- Je peux savoir ce qui se passe ? Je viens de te dire que j’étais navré de vous avoir délaissé. Je m’attendais à ce que tu sautes de joie à l’idée de passer un peu de temps ensemble.
Angelina le toisa.
- Tu te moques de moi ? Tu t’attendais à me voir faire des bonds de joie à l’instar d’une chèvre à l’idée de passer du temps avec un homme qui m’accuse d’avoir tué notre enfant ?
Les yeux d’Angelina lançaient des étincelles.
- Que je quoi ? dit Kevin abasourdi. Angelina, de quoi tu parles ?...
Soudain il prit conscience des reproches de sa femme. Il la regarda. Son regard se voilà. Ses yeux s’emplirent de larmes.
- Comment peux-tu croire que j’ai volontairement tué notre enfant ? Kevin, je t’aime. Je t’ai aimé dès le premier jour où ton regard a croisé le mien. Comment peux-tu croire que j’aurais pu tuer notre bébé ? Ce petit être innocent : cette partie de toi et de moi. Kevin, pourquoi ?
Cette fois elle éclata en sanglot. Kevin la serra dans ses bras, elle se laissa faire tout en lui tapant dessus avec ses poings.
- Je suis désolé, dit-il d’une voix étranglée par les larmes qu’il retenait. Angelina, mon amour, je suis désolé, tellement désolé que tu es pu penser cela de moi. À aucun moment je n’ai pensé une chose pareille. Je t’aime et je sais bien que tu n’aurais jamais fait du mal à qui que ce soit et encore moins à notre petite fille. Chérie, je suis désolé. Je voulais t’aider à ne pas garder tout cela pour toi. Jamais il ne m’est venu à l’esprit de t’accuser d’avoir volontairement fait du mal à notre enfant. Ma chérie, pardonne-moi. S’il te plait.
Sans attendre sa réponse, il pressa ses lèvres sur celles d’Angelina et l’embrassa langoureusement.

- Abby t’a-t-elle dit en quoi consiste ce diner ?
- Non elle n’a rien dit. Simplement que c’était un diner privé. Elle a réservé l’Athletic Club pour la soirée.
- Colleen sera présente elle aussi ?
- Je suppose que oui.
- Sommes-nous obligés d’y aller ?
- Angelina, qu’est ce qui ne va pas ? Je vous croyais amies Abby, Colleen et toi.
- Nous le sommes.
- Dans ce cas pourquoi ne veut tu pas te rendre à cette réception ? Est-ce la présence de Carmine qui t’ennuie ?
Angelina soupira.
- Carmine n’a rien à voir là-dedans. Si Abby est amoureuse de lui, grand bien lui fasse. Je m’en fiche complètement. C’est juste que…
Angelina ne continua pas sa phrase.
- Juste quoi ? dit Kevin en passant ses bras autour de sa taille. Qu’allais tu dire ?
- C’est juste que…
Elle s’écarta des bras de Kevin.
- C’est juste que me retrouver en leur présence dans ce lieu… Je les ai revues bien sur depuis le décès de notre fille mais jamais ensemble, et jamais à l’Athletic Club. Je n’y suis pas retournée depuis ce jour-là. Je ne sais pas comment je pourrais réagir en les revoyant ensemble et dans ces lieux. Cet idiot, je sais car notre bébé n’est pas mort là-bas mais à l’hôpital…
- Ce n’est pas idiot. Ce jour-là tu étais avec tes meilleures amies, vous vous amusiez et d’un seul coup tout a basculé.
Angelina opina. Ses yeux broyaient de larmes.
- Depuis ce jour je vis en plein cauchemar. Je t’aime et j’aime notre fils, notre vie, notre famille. Vig. Mais Pricillia me manque. Elle me manquera toujours.
- Je sais. Elle me manque à moi aussi. Mais, chérie, tu ne peux pas continuer ainsi plus longtemps. Tôt ou tard il te faudra reprendre une vie normale. Revoir le monde, ressortir en société…
- Mais je sors. Lorsque nous sommes allés à la Chequamegon-Nicolet National Forest j’étais bien sortie.
- Oui, parce que nous n’étions que nous trois et en forêt !
- Quel mal y’a-t-il à vouloir passer du temps avec son mari et son fils ?
- Aucun. A condition de ne pas s’isoler du reste du monde et encore moins de ses amies.
Angelina le fixa dans ses prunelles.
- À quelle heure a-t-elle dit ?
Kevin sourit. Il comprit que sa femme était de nouveau prête à mener une vie sociale.
- 8 h pm.
- Je vais aller chez Femnore m’acheter une robe. Je n’ai plus rien à me mettre. Les dernières sont… j’ai besoin d’une nouvelle robe.
Kevin comprit. Les dernières robes d’Angelina étaient des robes de grossesse.
- J’appellerai Mary sur le chemin du bureau pour lui demander de venir garder Graham ce soir.
Kevin était sur le point de sortir quand Angelina le rappela.
- Kevin !
- Oui, dit-il en se retournant.
- Je t’aime !
Son visage s’illumina en un sourire radieux.
- Je t’aime aussi.
L’Athletic Club avait été fermé au public pour l’occasion. Comme à son habitude Abby ne fit pas les choses à moitié et réservé tout le restaurant du club pour la soirée. Les premiers invités commencèrent à arriver : Ashley pour commencer puis Jack.
- Ashley ! Tu es resplendissante !
- Merci.
Ashley était vêtue d’une robe violète au cou en haltère. Puis ce fut au tour de Phyllis d’arrivée habillée d’une jupe en cuir et d’un top soyeux. Le tout en vert. Après avoir divorcé durant de nombreuses années et sortis avec d’autres partenaires, l’un et l’autre durent admettre qu’ils étaient toujours autant amoureux l’un de l’autre. Face à cette réalité, Lauren s’éclipsa.
- L’un de vous connait il l’objet de cette réunion ?
- Je l’ignore, Abby ne m’a rien dit de plus que : « diner de famille ce soir au Club à 20 H 00 » Et toi, Ashley ?
- Je n’en sais pas plus que toi. Abby ne m’a rien dit de plus.
- Vous êtes pourtant sa mère, dit Phyllis sur un ton sarcastique.
- Ce n’est pas parce que je suis sa mère que je sais tout ce que ma fille fait minute après minute.
L’inimitié était la nature des sentiments des deux belles sœurs l’une envers l’autre. Depuis toujours elles ne purent se supporter, ce qui cumula lorsque Ashley découvrit Phyllis dans le lit de Tucker, alors son mari.
L’arrivée de Colleen et Alejandro empêchèrent les deux femmes de continuer à se quereller. Colleen vêtue d’une robe de cocktail en mousseline bleu-marine lui arrivant au-dessus du genou.
- Colleen, avant que ma femme et ma sœur n’en viennent aux mains, connaitrais par hasard le but de cette réunion de famille ?
- Je regrette, Oncle Jack, Abby ne m’a rien dit.
L’arrivée d’Angelina et Kevin dans ce qui devait être une soirée privée et familiale provoqua la stupeur.
- Angelina ! Kevin ! Que faites-vous ici ?
- Nous nous posions la même question, Colleen. J’ai reçu un coup de téléphone très tôt ce matin d’Abby nous invitons Angelina et moi à une soirée privée à l’Athletic Club.
- Abby a dû nous faire une blague. Il s’agit vraisemblablement d’une erreur. C’est une réunion de famille. Nous devrions rentrer.
- Il n’y a pas d’erreur ! dit Abby en faisant son apparition. Je tiens beaucoup en votre présence à Kevin et toi parce que tu as le droit d’être mise au courant de ce que je m’apprête à vous annoncer.
Carmine se tenait à ses côtés tandis que tous les visages étaient tournés vers elle : impatient. Abby sourit. Contente de son effet. De sa main droite elle prit celle de Carmine dans la sienne, faignant de ne pas voir le regard courroucé que sa mère lui lança.
- Eh bien, Abby, nous attendons, qu’as-tu donc à nous apprendre de si important qui sollicite une telle réunion ?
- Tu vas le savoir dans quelques minutes, Phyllis. Comme dit l’adage, tout vient à point à qui sait attendre.
Elle se tourna vers Carmine.
- Tu leur dis ou je m’en charge ?
- Tous ces gens sont là pour toi. Ils ne seraient jamais venus si c’était moi qui leur avais demandé.
Sans se départir de son sourire, Abby se retourna vers ses invités.
- Si je vous ai tous demandé de venir, c’est parce que j’ai une grande nouvelle à vous annoncer. Hier soir, Carmine ici présent m’a demandé de l’épouser et j’ai dit « oui » !
Fièrement elle montra sa bague de fiançailles à son doigt. Un solitaire diamant rond serti 4 griffes.