Le lendemain matin un volcanique petit garçon grimpa sur le tabouret du bar de la cuisine où sa mère était occupée à préparer le petit déjeuner. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire en voyant son fils.
- Hey champion, qu’est ce tu veux pour ton petit déjeuner ?
- Pourquoi Bella dort dans ma chambre ?
Kevin et elle échangèrent un regard. Avec tous les évènements de la veille, épuisés ils s’étaient endormis sans avoir établi un plan d’explication pour leur fils qui indéniablement allait leur poser des questions comme ce qu’il était actuellement en train de faire. Ils sourirent à leur fils.
- Mon ange, il y a quelque chose dont ton père et moi devons parler avec toi. Cela risque d’être difficile à comprendre pour un petit garçon de ton âge mais nous allons essayer de faire le plus simplement possible pour que tu puisses comprendre et si malgré tout tu ne comprends pas ou si tu as des questions n’hésite pas à nous interrompre. D’accord, chéri ?
- D’accord, maman.
- Par où commencer…
- J’ai peut-être une idée si tu permets, chérie.
- Bien sûr.
- Tu aimes bien Bella n’est-ce pas, mon ange ?
- Oh oui ! Elle est gentille mais Chloe et Delia ne sont pas gentilles avec elle.
- C’est vrai. Te souviens tu quand elle est tombée malade ?
- Oui. Maman et toi vous étiez très inquiets pour elle. Tante Colleen aussi. Becky avait entendu qu’elle pouvait mourir et était triste pour elle. Je lui ai dit de ne pas être triste parce que si elle mourait elle irait au ciel comme mon poisson Casper et ma petite sœur. Parce qu’ils sont bien au Ciel, dit, papa ?
- Casper est au Ciel, oui chéri.
- Mon cœur, te rappelle tu de ce qui s’est passe ensuite pour Bella ?
- Tu as dit qu’Oncle Esteban l’avait soigné grâce à papa. J’ai dit à tous mes copains à l’école que mon papa était un super héros et même s’il a pas de cape il a guéri un bébé grâce à ses supers pouvoirs.
En tant que parents d’un enfant aussi jeune que Graham ils savaient qu’ils ne devaient pas le contredire sur le fait de voir son père comme un super héros aux pouvoirs magiques.
- En réalité je ne suis pas le seul à avoir des pouvoirs magiques. Ton oncle Esteban en à encore plus que moi. C’est lui qui a sauvé Bella et en la sauvant il a découvert une chose absolument incroyable.
- Quoi ?
- Bien en fait il a découvert que Bella n’est autre que ta petite sœur Priscillia.
- Mais tu as dit que Cillia est au ciel avec Casper. C’est que vous m’avez toujours dit maman et toi. Vous avez dit qu’on ne revient jamais du Paradis.
- C’est vrai on ne peut pas revenir du Paradis.
- Alors pourquoi tu dis que Cillia le peut ?
- Parce que en réalité, mon ange, elle n’y est jamais allée.
- Je ne comprends pas.
Angelina et Kevin échangèrent un regard. Ils se doutaient qu’il ne serait pas aisé d’expliquer à un enfant aussi jeune que Graham pourquoi sa petite sœur qu’il croyait morte et est vivante et pourquoi Bella est Priscillia.
- Chéri, te souviens tu du jour où papa t’a dit que ta petite sœur était au paradis ?
- Oui, maman je m’en souviens. Tu étais très malade et tu ne pouvais pas parler. Papa aussi était triste.
- Oui nous l’étions tous les deux. Mais te souviens tu de ce qui s’était passé quelques jours avant ?
- Papa était parti en voyage et moi j’étais à l’école mais tu m’avais dit qu’en rentrant on irait chercher des nouvelles baskets mais tu n’es pas rentré ce soir-là. C’est Mary qui m’a gardé.
Angelina opina du chef.
- Oui c’est Mary qui t’a gardé parce que ta petite sœur est venue au monde plus vite que prévu.
- Mais après elle est partie au Ciel parce qu’elle était trop petite. C’est que vous m’aviez dit papa et toi.
- C’est vrai, Graham c’est ce que nous t’avions dit car à l’époque c’est que nous pensions ta mère et moi. Mais hier j’ai découvert des choses grâce à ton oncle Esteban que j’ignorai.
- Mon cœur, je vais t’expliquer quelque chose. Tu sais parfois quand je te lis des histoires ou tu regardes des dessins animés avec des supers héros qui vont sauver le gentil des mains du méchant.
- Oui.
- Bien à sa naissance ta sœur est tombée entre les mains des méchants mais ni papa ni moi le savions. Une personne vraiment très méchante a pris ta petite sœur pour la mettre dans une autre famille sous un faux nom. Bella. Bella n’est pas son véritable prénom, trésor son vrai nom est Priscilla. Bella est en réalité ta petite sœur Priscillia. Est-ce tu comprends ?
- Je crois oui. Ça veut dire que Cillia n’est pas montée au Ciel comme mon poisson ?
- C’est exactement ce que ça veut dire, mon ange.
- Et elle va habiter ici alors avec nous ?
- Bien sûr, chéri puisque c’est ta sœur.
- Super ! Je suis trop content. J’aimais pas quand Chloe et Delia étaient méchantes avec elle. Je suis trop content qu’elle soit ma petite sœur. Est-ce je vais pouvoir lui montrer ma collection de super héros ?
Angelina et Kevin rirent tous les deux.
- Je crois que cela va beaucoup l’intéresser maintenant qu’elle a un grand frère pour jouer avec elle.
- Je vais le dire à tous mes copains en classe ils vont jamais me croire quand je leur dirai que ma petite sœur n’est pas partie au Paradis grâce à Papa qui est un super héros.
Angelina et Kevin sourirent. Non qu’ils n’aient jamais douté de la réaction de leur fils : ils le connaissaient suffisamment pour savoir qu’il serait très heureux de la nouvelle d’autant plus qu’il connaissait celle qui fut durant sept mois prénommée « Bella » et qui désormais porteraient le doux prénom de Priscillia nommée ainsi en raison du voyage de noce de ses parents dans le Tennessee ; Etat où vécurent Elvis Presley surnommé le King et sa femme Priscillia. Quant à la confusion qui régnait encore dans l’esprit du petit, ils ne s’inquiétaient pas trop se doutant que cela passerait en grandissant mais pour s’en assurer ils en parleraient le moment voulu avec son pédiatre. Pour le moment la place était à la fête non à l’inquiétude. Leur petite famille était toute réunie sous le même toit.
- Est-ce Becky sait que Cillia a retrouvé sa maison ?
- Je suppose que ta tante Colleen et ton oncle Alex ont dû lui ont parler.
- On dirait que ta sœur est réveillée, dit Angelina en regardant le babyphone. Je vais la chercher.
La résidence Chancellor était encore en émoi après la soirée d’hier. Chance était celui qui souffrait le plus ainsi qu’Esther.
- Chance, je vous en supplie, vous devez trouver le moyen de sortir ma fille de prison et ramener ma petite fille à la maison.
- Ce n’est pas à Chance de s’occuper de Delia mais à moi ! dit Billy sèchement. C’est moi le père de Delia et si Chloe m’avait écouté ma fille serait encore à la maison travaillant pour l’entreprise de ma famille : la famille Abbott, non Chancellor. Delia est une Abbott non une Chancellor et elle ne le sera jamais. Mais il a fallu qu’encore une fois elle fasse n’importe quoi à cause des ses rêves de grandeur Jabot n’était pas suffisamment bien à ses yeux.
- Mon petit-fils ne fera rien pour libérer votre fille, Esther. La place de cette voleuse d’enfant est en prison.
- Grand-mère ! s’il te plait, c’est de ma fiancée dont nous sommes en train de parler et la mère de ta petite-fille. C’est d’ailleurs pour elle si elle a fait ça.
- Serais-tu en train d’insinuer que c’est ma fille qui est responsable de l’enlèvement de la fille d’Angelina et Kevin ?
- Non, bien sur que non. Je n’insinue rien de tel. Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire. J’aime Delia et tu le sais parfaitement. Je dis simplement que Chloe a voulu la satisfaire comme elle l’a toujours fait. Que ne ferait-on pas par amour ? N’as-tu pas fait de même quand Victoria croyait être stérile ?
- Je ne blâme pas Chloe d’avoir fait ce qu’elle a fait par amour pour notre fille mais je lui en veux d’avoir signé pour son émancipation. Bon sang, Chance, elle n’a que 14 ans !
- Chloe ne m’a jamais parlé de ça. Elle désirait plus que tout voir Delia revenir à la maison. J’étais même prêt à lancer une toute nouvelle division aux Industries Chancellor et faire de Delia notre mannequin vedette or c’est elle qui a refusé de revenir préférons rester travailler pour cette Diane.
- Il faut contacter Michael Baldwin pour faire sortir ma fille de prison.
- Alors là, Esther, c’est l’idée la plus brillante que vous n’ayez jamais eu. Croyez-vous vraiment que Michael va vouloir aider votre fille qui a kidnappé sa nièce ?
- Alors Christine le fera. Oui Christine est une très grande avocate et mon amie. Madame Chancellor l’aimait énormément.
- Esther, Christine est la femme de Michael ; je doute qu’elle fera quoique ce soit pour aider Chloe. Mais grand-mère, tu peux peut-être nous aider.
- Moi et comment ? Je ne suis pas avocate.
- Non mais Colin doit en connaitre. Si tu le lui demandais je suis certain qu’il acceptera.
- Chance, ce que tu me demande ne plait absolument pas. Chloe mérite de payer pour ses actes mais je le ferai pour toi.
- Je vous laisse. J’ai rendez-vous avec Michael afin de faire annuler cette émancipation ridicule. Heureusement que j’ai entamé les démarches avant que l’horrible secret de Chloe ne soit découvert.
Michael et Christine se trouvaient chez Angelina et Kevin a la demande de ces derniers afin de faire annuler cette pseudo adoption et lui redonner son véritable prénom et nom. Arrivé avec une tonne de ballon, Graham se jeta à son cou.
- Oncle Mike, Oncle Mike, tu es au courant de la nouvelle : ma petite sœur n’est pas partie au Ciel. En fait c’est Chloe qui l’a volé à maman et papa et fait croire à tout le monde qu’elle s’appelait Bella mais c’était pas vrai. Elle s’appelle Cillia et maintenant elle va vivre avec maman, papa et moi ! dit-il tout fier.
Christine sourit face à l’innocence de cet enfant qu’elle aimait tant.
- Hey terreur ! Merci pour ton résumé maintenant si tu veux bien descendre des bras j’aimerais faire la connaissance avec ta petite sœur.
- Elle est aussi jolie que Maman tu vas voir.
- Oh mais je n’en doute pas une seconde.
Priscillia était aussi brune que ses parents et son frère. Elle semblait un peu petite pour un bébé de 7 mois mais peut-être était-ce dû à sa naissance prématurée en revanche son poids semblait normal. Ses cheveux étaient encore courts et lisses. Les yeux aussi bleus que Kevin. Un petit nez et des lèvres fines.
- Kevin, Angelina : je suis tellement contente pour vous. Et pour toi aussi, Graham. Votre famille est enfin réunie.
- Tante Christine est ce ma cousine Jessica sait que Bella est Cillia ?
- Oui, Graham elle le sait et elle hâte de faire connaissance de sa nouvelle cousine. Angelina, Kevin : encore une fois je suis très heureuse pour vous mais je vais devoir vous laisser. Je suis attendue au Tribunal pour une importante plaidoirie.
- Je comprends. Michael, Jessica et toi devriez venir manger à la maison. Les enfants pourront jouer ensemble.
- J’en serais ravie ! Voyez avec Michael pour fixer un jour qui nous conviendrait à tous les quatre !
Sur ces mots Christine sortit du bureau.
- As-tu vu Gloria ?
- Pas encore. Je tenais d’abord à venir vous voir Christine et toi car nous aimerions que tu fasses annuler cette pseudo adoption qui n’en a jamais été une et redonner à notre fille le prénom que nous avions choisi pour elle.
Michael sourit et sortit des papiers d’un tiroir.
- Je vous ai devancé. En arrivant au bureau ce matin j’ai fait préparer les documents. Il ne vous reste plus qu’à signer et je les ferai valider par le Tribunal.
- Michael, c’est adorable. Merci.
- Ne me remercie pas, Angelina. Je n’ai jamais été plus heureux de faire annuler une adoption. Après tout cette ravissante demoiselle est ma nièce. La famille Baldwin-Fisher compte officiellement un nouveau membre, dit-il en prenant sa nièce dans les bras.
En sortant du cabinet de Michael et Christine, Angelina et Kevin se rendirent chez Society afin de présenter officiellement Priscillia à sa grand-mère.
- Te voila de nouveau grand-mère. Les tests disaient vrai : Priscillia est bien ma fille. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs ? dit-il tout prenant la main d’Angelina dans la sienne.
- Quand ton frère m’a dit ce qui s’était passé : que Chloe avait volé votre bébé et que la dénommée Bella n’était autre que Priscillia ; votre fille, ma petite-fille j’ai eu du mal à y croire. Jamais je n’aurais cru Chloe capable de faire une chose pareille.
- Aucun de nous aurions pensé. Chloe et moi sommes loin d’être des amies et je voyais qu’elle traité mal sa seconde fille mais de là à soupçonner un instant le fait que c’était petite fille était en vérité notre fille.
- Angelo aurait été si fier d’être grand-père. Cette petite fille vous ressemble beaucoup, très chère.
- Merci.
De retour chez eux, après avoir donné le biberon à Priscilla et l’avoir mis dans son lit pour la sieste, Angelina vit que quelque chose préoccupait Graham. Lui d’habitude si loquace n’avait pas prononcé un mot sur le chemin.
- Quelque chose ne va pas avec Graham. Il n’est pas comme d’habitude.
- Je l’ai aussi remarqué.
- Crois-tu que la journée ait pu être fatigante pour lui ? apprendre que sa sœur est toujours vivante, la présenter à son oncle, à sa grand-mère. Voir toute l’attention des ces derniers tournée vers elle. Peut-être en a-t-il ressenti une certaine jalousie ? A son âge ce serait compressible.
- Il allait très bien jusqu’à ce que nous rendions visite à ma mère et qu’elle parle de ton père.
- Nous étions convenus de ne pas trop lui en parler jusqu’à ce qu’il soit plus grand et plus apte à comprendre. As-tu changé d’avis ?
- Non. Je veux autant que toi le protéger en lui donnant une enfance normale. Tout se nous n’avions pas eu toi et moi je le veux pour nos enfants et tant qu’ils ne seront pas plus âgés nous ne leur dirons rien au sujet d’Angelo et encore moins Tom le Terrible. Sauf si toi tu as changé d’avis ?
- Qui moi ? non ! Bien sûr que non ! Je veux les protéger mais je m’inquiète pour notre fils. Du haut de ses 5 ans il a vécu des choses qu’aucun enfant ne devrait vivre.
- Allons lui parler.
Kevin prit la main d’Angelina et ensemble montèrent à la chambre d’enfant où Graham était assis par terre, ses lego tout autour de lui tandis qu’il bavardait avec Vig.
- Papa et maman ont Cillia maintenant. Tout le monde est content. Même grand-père. Grand-mère a dit que grand-père serait très heureux d’être grand-père s’il connaissait Cillia. Ça veut dire que moi je ne compte pas.
Du seuil de la porte Angelina et Kevin entendirent leur fils. Ils se regardèrent.
- Bien sur que si tu comptes, dit son père tout en s’asseyant sur le sol afin d’être à la hauteur de son fils tandis qu’Angelina s’assit sur la chaise d’enfant.
- C’est pas vrai, dit Graham en secouant sa tête de façon négative, c’est grand-mère qui la dit.
- Ce n’est pas ce que grand-mère voulait dire, mon ange.
- Si c’est ça ! Tu dis toujours qu’il faut pas mentir alors pourquoi tu mens ?
- Je ne te mens pas.
- Si tu mens ! Grand-mère a dit que grand-père serait très heureux de connaitre Cillia, pas moi ! Grand-père s’en fout de moi sinon il serait déjà venu me voir.
- Il ne peut pas, trésor.
- Pourquoi ?
Prise au dépourvue Angelina regarda Kevin.
- Bien avant ta naissance, ta mère et moi n’étions pas encore mariés, ton grand-père fit une grosse bêtise. Et quand on s’est rendu compte de ce qu’il avait fait il fut puni et sa punition consistait à vivre loin de sa famille.
- Et quand il sera plus puni alors il viendra voir Cillia ?
- Ton grand-père, mon ange, serait venu vous voir tous les deux s’il pouvait-mais il ne peut pas, dit Angelina après un temps d’arrêt.
- Pourquoi, maman ?
- Parce que ton grand-père est au ciel maintenant.
- Cillia aussi était au ciel mais elle est revenue du paradis.
- Mon cœur, ta sœur n’a jamais été au paradis. On ne revient jamais du paradis. Maman et moi l’avons cru mais on s’était trompé puisqu’elle vivait chez Chloe.
- D’accord mais pourquoi grand-mère a dit ça ?
- Dis quoi, chéri ? Qu’est ce que grand-mère a dit ?
- Tu le sais puisque tu étais là et papa aussi.
- Oui mais papa et moi aimerions l’entendre avec tes mots à toi.
- D’accord. Elle a dit que grand-père serait content de connaitre Cillia de savoir qu’il est son grand-père mais elle a pas dit qu’il serait content de me connaitre aussi. Ça veut dire que grand-père comme grand-mère ne m’aiment pas.
- Grand-mère s’est mal exprimée et je peux te dire une chose, Graham. Avant qu’il ne meure j’avais vu ton grand-père et je lui ai dit qu’il avait un petit fils nommé Graham. Il était très heureux de l’apprendre et tu sais ce qu’il m’a demandé ?
- Non.
- Il m’a demandé une photo de son petit-fils. Graham, ta maman et toi comptiez plus que tout au monde pour ton grand-père.
- Et pour nous, mon ange, tu comptes plus que tout au monde. Nous t’aimons plus que les étoiles du ciel et ne va surtout pas t’imaginer que tu ne comptes plus pour nous maintenant que nous avons retrouvé ta sœur. Nous avons, papa et moi, suffisamment d’amour dans nos cœur pour vous deux. Est-ce j’ai droit à un câlin de mon grand garçon ?
Il sourit tout en jetant ses bras autour du cou de sa mère.
- Je t’aime, maman.
- Moi aussi je t’aime, mon bébé.
- Dis-moi, champion, que dirais tu d’une partie de baseball cet après-midi avec ton vieux père ?
Les yeux de Graham brillèrent de mille et une étoiles.
- Oh oui alors !
- On se fait livrer des pizzas ? dit Angelina d’un ton taquin.
- Miam pizza !
- On fait la course ? Le premier arrivé aura une plus grosse tranche de pizza.
Esther se rendit au cabinet Baldwin-Blair espérant convaincre Christine de s’occuper de la défense de sa fille.
- Je suis désolée, Esther mais c’est je refuse de m’occuper de ce dossier.
- Christine, je vous en supplie, il s’agit de ma fille.
- J’en ai conscience, Esther mais Chloe a mal agit en volant le bébé de mon beau-frère et ma belle-sœur.
- Elle n’a volé aucun bébé. Elle ignorait que c’était la fille de Kevin.
- Comment appelez-vous le fait qu’elle ait payé pour obtenir un bébé comme s’il s’agissait d’un simple jouet ?
- Tu es avocate, non ? ton travail ne consiste pas à défendre les intérêts de chaque individu ?
- Si, Chance en effet.
- Corrige-moi si je me trompe, Christine, mais la Constitution des Etats-Unis ne garantit elle pas à chaque citoyen de recevoir une défense même s’il a commis un crime ?
- Si, Chance, en effet.
- Mais tu ne vas pas défendre Chloe ?
- Non en effet.
- N’as-tu pas assuré pas plus tard que la semaine dernière la défense d’un serial killer ?
- J’ai été nommé d’office sur ce dossier alors que là non. Si tu le souhaite je peux te communiquer une liste de nom de très bons avocats qui pourront lui venir en aide.
- Je ne veux pas d’un très bon, je vous veux vous, Christine ! J’ai les moyens de vous payer.
- L’argent n’est pas la question, Esther. Angelina et Kevin sont de ma famille ! Kevin est le frère de mon mari et c’est leur fille que votre fille a enlevé.
- Elle n’a enlevé personne !
- Elle a participé à un trafic d’enfant. C’est un crime puni par la loi fédérale dans ce pays. Je regrette, Esther mais c’est non. Je ne défendrai pas les intérêts de Chloe.
Michael qui entrait au bureau les fustigea du regard.
- Que faites-vous ici tous les deux ?
- Esther et Chance aimeraient que je représente les intérêts de Chloe dans cette affaire de trafic d’enfant. J’ai refusé.
- Puisque Christine ne veut pas alors peut-être que vous accepterez ? Ma petite fille n’a rien fait de mal.
- Vous ne manquez vraiment pas d’aplomb tous les deux. Comment osez-vous venir dans mon cabinet demander à ma femme d’assurer la défense de votre fille en sachant qu’elle a kidnappé la fille de mon frère ! Vous ne manquez vraiment pas d’aplomb !
- Ma fille n’a kidnappé personne. Elle ne savait pas que c’était la fille de Kevin. Elle voulait juste faire plaisir à ma petite fille. Je ne vois vraiment pas où est le mal.
- Vous ne voyez pas où est le mal ? Acheter un enfant n’est pas un acte anodin. Vous me décevez, Esther. Je m’attendais vraiment pas à une chose pareille venant de vous.
- Allons-nous-en, Esther, dit Chance en la prenant par le bras. Il n’y a rien à espérer de la part des deux meilleurs avocats de Genoa City qui défende des criminels de la pire espèce mais refuse d’apporter leur aide à une innocente jeune femme.
- Excusez-moi mais Chloe est loin d’être l’innocente jeune femme dont vous brossez le portrait, Chane. Et je vais m’assurer qu’elle paye pour ses actes.
- En commençant par annuler cette stupide émancipation, dit Billy qui venait d’arriver.
A la prison, rouge de colère, Victoria rendait visite à Chloe.
- De tous les enfants à adopter dans ce pays il a fallu que tu tombes sur la fille d’Angelina et Kevin.
- Je ne savais pas que c’était la leur. Moi tout ce que je voulais c’était une petite fille pour satisfaire ma fille qui voulait avoir une petite sœur.
- Ta fille qui vit désormais à New-York et refuse de te voir. Tu sais quoi, Chloe : tu n’as que ce tu mérites. Nous étions d’accord : elle devait se faire engager chez Jabot et espionner pour le compte de Newman Entreprise. Pour cela il lui aurait fallu poser en portant un nouveau bijou tous les jours qui photographierait les nouvelles formules. J’étais prête à lui offrir un salaire dont n’importe quelle ado de son âge rêverait d’avoir. Même Faith ne l’a pas alors qu’elle est notre mannequin vedette pour la ligne d’adolescent. Mais ce n’était pas suffisant alors tu as accepté qu’elle travaille pour cette illustre inconnue et aujourd’hui elle refuse de revenir. On récolte ce que l’on sème !
- Ma fille rêve de porter de belles tenues depuis qu’elle est toute petite et non de faire du mannequinat pour des cosmétiques. Son plus grand rêve est de devenir mannequin pour des grands couturiers à Paris ou à Milan. Diane Madison lui a offert cette opportunité. Je ne pouvais pas lui demander de renoncer à son rêve pour l’entrainer dans un conflit qui date de bien avant sa naissance. Est-ce ma fille me manque ? Oui. Evidemment oui. Est-ce je regrette l’avoir envoyé là-bas ? non. Je veux le meilleur pour ma fille mais c’est une chose que toi, Victoria Newman, tu ne peux pas comprendre. Tu hérité d’une fortune : tu ne sais pas ce que sais que de te battre pour gagner ta vie. On t’a tout offert sur un plateau. Moi tout ce que j’ai, j’ai dû le gagner en travaillant.
- Plus avec deux ou trois mariages avec des hommes riches.
- J’étais amoureuse de chacun d’entre eux.
- Comme tu es amoureuse de Chance Chancellor j’imagine ? dit Victoria sur un ton cynique.
- Chance et moi avons déjà été amoureux jusqu’à Heather Stevens se mette à travers de notre chemin et nous avons fini par rompre. Aujourd’hui nous avons une nouvelle chance que je ne laisserai pas passer. Chance et moi nous nous marierons dès que je sortirai de prison.
Victoria émit un petit rire moqueur puis se retourna vers la porte en tambourinant pour sortir.
- Gardien !
A la maison des Fisher les enfants dormaient depuis longtemps quand Angelina et Kevin purent enfin se retrouver un peu seuls. Kevin sourit en voyant sa femme harassée en train de bailler. Elle se lova dans ses bras tandis qu’il passa son bras autour de ses épaules.
- Cette journée n’a pas été de tout repos.
- Non mais je ne l’échangerais pour rien au monde. J’ai commandé chez Femnore quelques tenues pour Priscillia. Je ne veux rien qui puisse me rappeler Chloe, dit-elle en se redressant. Kevin, je sais que Chloe est ton ex-femme et à quel point tu l’as aimé mais ce qu’elle a fait est impardonnable. Pendant des mois elle m’a laissé pleurer la mort de ma fille alors qu’elle vivait là sous nos yeux. Je veux m’assurer qu’elle paye pour son crime. C’est pourquoi j’ai rendez-vous demain avec Heather Stevens. Mary est d’accord pour venir s’occuper de Priscillia pendant que Graham sera à l’école.
- Bien.
- Bien ?
- Bien.
- Bien ? c’est tout ce que tu trouves à dire ?
- Angelina, mon amour, écoute-moi. Oui j’ai aimé Chloe. Tu le sais, je le sais et presque toute la ville le sait. Mais ce qu’il y avait entre nous est mort depuis des années. Bien avant nos retrouvailles et que je tombe amoureux de toi et que nous formions une famille. Moi aussi je veux voir Chloe moisir en prison pour son crime. Si Cillia n’avait pas été malade et avait eu besoin de cette greffe nous n’aurions jamais su que notre petite fille était vivante. Angelina, mon amour, ce n’est pas seulement notre fille que j’ai failli perdre pour toujours mais y compris toi, l’amour de ma vie. Je te voyais dépérir jour après jour et je ne savais pas quoi faire pour te ramener à la vie. Si tu avais sombré dans la mélancolie à l’heure qu’il est je n’aurais plus de femme et Graham n’aurait plus de mère. Tu n’es pas la seule à vouloir qu’elle paye. Par conséquent nous irons tous les deux voir Heather demain.
La bouche d’Angelina s’étira en un sourire. Elle se pencha vers lui pour l’embrasser.
- Je t’aime.
- Je t’aime, moi aussi.
Ils s’embrassèrent derechef.
A la résidence Chancellor, Jill narra à Colin les évènements de la veille. Celui-ci ne tarda pas à faire le rapprochement entre Chloe et la fameuse cliente qui avait ajouté quinze pour cent de plus si on lui trouvait une petite fille dans un délai très rapproché. Il fit mine d’être horrifié mais une fois Jill endormie, il se leva du lit, prit son téléphone et envoya un SMS à Hillary.
« Besoin de te voir sans délai. RDV demain à l’appartement. Ton dévoué, C ». Il cliqua sur envoi.